Fumer c’est dangereux…

Grâce à mon père, je n’ai jamais eu envie de fumer… en fait si, une fois et je m’en souviens encore ! Je ne sais même pas quel âge j’avais (j’étais jeune ado), mais vu que mon père fumait, j’ai pu sans problème piquer une cigarette dans un de ses paquets. Je me souviens bien : j’étais tout seul à la maison. Me voilà dans le garage (oui, trop peur que cela sente dans la maison, ce qui était débile vu qu’à cette époque mon père fumait dans la maison), à allumer une cigarette…

Je ne savais pas que pour s’habituer à ce poison, il fallait crapoter pour commencer… Moi, j’ai tiré la seule bouffée de ma vie… la fumée est entrée directement dans mes poumons. Je n’ai même pas eu le temps de profiter d’une éventuelle satisfaction de l’avoir fait, que la toux s’est immédiatement manifestée. Je ne me souviens pas avoir autant toussé de ma vie. Je pense que cela m’a immédiatement vacciné d’essayer à nouveau. Je n’ai donc pas ce défaut, de fumer. D’ailleurs je me demande pourquoi je précise, car je n’en ai pas… de défauts (le premier qui l’ouvre, je l’éclate contre son écran !).

Tout ça pour dire que mon père est fumeur ce qui est dangereux pour sa santé (mais bon il ne veut rien savoir, il est presque plus têtu que moi !). On ne peut pas dire que ma mère (qui est plus têtue que moi) n’a pas essayé divers stratagèmes pour essayer de convaincre en vain mon père d’arrêter ou de de largement diminuer, mais on ne baisse pas les bras !

Tout le monde sait que la cigarette c’est mauvais pour la santé, mais savez-vous que c’est très très mauvais pour la réputation ? Donc, là on va parler de la réputation de mon père… Je pense qu’il a toujours aimé le bon vin. Il y a quelques années, il s’est acheté une cave électrique, vous savez, un genre de réfrigérateur pour les bouteilles. Bref, cela a permis d’officialiser, auprès de la famille et de ses copains, son entrée dans l’œnologie. Mais bon, j’ai toujours eu des doutes pour savoir s’il connaissait plus le vin en fonction de l’étiquette qu’en fonction du goût réel du breuvage. En clair : vu que fumer diminue grandement les capacités de l’odorat, est-ce que papa est vraiment capable de déceler les subtils arômes des grands crus ? Moi, je ne bois pas et ne fume pas (quand je vous dit que je n’ai pas de défauts). Et ce n’est pas mon frangin qui pourrait m’aider sur ce point, car il ne boit pas et ne fume pas non plus. La question est donc de savoir si un fumeur œnologue est meilleur qu’un non fumeur buveur d’eau. Malheureusement pour papa, un jour la sanction est tombée : il est plus nul que ses deux enfants !

Moralité : papa, si tu veux essayer de battre les frangins, arrêtes de fumer !

Revenons à la question. Je crois que c’est le père-noël qui lui a apporté le cadeau qui allait être fatal pour sa réputation : un coffret contenant pleins de flacons pour discerner les arômes des vins. J’étais présent lors de l’ouverture des paquets cadeaux et j’avoue ne pas avoir trouvé, à l’époque, un grand intérêt pour ce coffret. Je l’avais presque oublié quand un jour il l’a amené lors d’un week-end familial sur la côte. C’était il y a quelques années, personne n’a été emballé mais rapidement, une variante ludique a fait son apparition.

Le coffret contient une cinquantaine de flacons et autant de fiches explicatives sur les arômes. Si on ouvre une fiole, on sent l’odeur, on essaye de mettre un nom dessus, on lit la fiche correspondante et on passe à la suivante, c’est assez rébarbatif. Mais avec la variante, cela devient un jeu super original ! Il faut savoir que chaque fiole est numérotée et que la fiche correspondante permet de découvrir l’arôme qui s’en dégage. Si vous avez le coffret, voici comment jouer une partie :

• Il vous faut une feuille et un crayon par personne

• Vous vous asseyez tous autour d’une table et éloignez le coffret des participants

• À chaque tour, une personne prend une fiole au hasard dans le coffret :

1. Elle ouvre la fiole pour essayer de reconnaître l’arôme (attention lorsque vous prenez la fiole, de ne pas regarder les fiches pour profiter de la découverte)
2. Elle passe la fiole à la personne à côté d’elle qui essaye également de reconnaître l’arôme
3. Et ainsi de suite jusqu’à ce que la fiole fasse le tour des joueurs deux fois. C’est à dire que vous aurez deux possibilités de retrouver l’arôme, cela vous permettra éventuellement de confirmer votre première impression
4. Tout le monde note sur sa feuille ce qu’il pense avoir reconnu
5. Les joueurs expriment oralement ce que cela leur a évoqué, ce qu’ils pensent avoir reconnu, …
6. La personne ayant été cherché la fiole, va chercher la fiche correspondante et donne la réponse
7. On compte les points des personnes ayant eu la bonne réponse (vous pouvez accorder des demi-points pour les personnes très proches)
8. On fait un nouveau tour avec une autre personne

• Vous pouvez vous arrêter quand vous voulez. Il suffit de faire les totaux pour connaître le gagnant de la partie, donc le meilleur œnologue
  

C’est vraiment très sympa comme jeu. Lorsque l’on ouvre la fiole, des images vous viennent : vous voyez des forêts (pour un arôme boisé), la campagne (pour un arôme foin), des desserts (pour un arôme agrumes), … Après, vous passez la fiole, vous réfléchissez et lorsque la fiole revient pour l’ultime vérification, cela vous conforte dans votre choix. Malheureusement, cela arrive souvent que cette odeur ne vous dise strictement rien ! Le moment très agréable aussi, c’est l’échange entre les joueurs : « tu trouve que cela sent ça ? ! Mais non, c’est plus ça… », « Moi, j’ai pas trouvé et toi ? Pourquoi tu penses à du fromage ? ». Bref, de très bon moments à essayer de découvrir l’arôme de ces satanées fioles.

Je ne me rappelle plus des scores mais je sais que papa n’a pas été spécialement bon et que les frangins l’ont dégoûté avec notre odorat aussi développé… Papa dès que tu arrête de fumer, promis on te donnera une chance de te rattraper 😀

Je vous laisse avec la citation du jour :

Sans vouloir la ramener, la seule différence concrète avec des briques, c’est que vous appelez ça des tartes !
Léodagan [Lionnel Astier] (Kaamelott – Livre I : Les tartes aux myrtilles)